Les surveillants de la maison centrale de Poissy (Yvelines) ont découvert qu'un détenu allait s'évader. Les syndicats réclament des mesures à la direction pénitentiaire.
La maison centrale de Poissy (Yvelines) refait parler d’elle. Cette fois, il n’est pas question de murs fissurés ou effondrés mais les faits qui se sont produits mardi 25 août ont fait réagir les syndicats de surveillants pénitentiaires qui dénoncent à nouveau un défaut de sécurité.
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Vers 16 h, mardi 25 août, des agents de l’équipe locale d’appui et de contrôle (ELAC) procèdent à une fouille inopinée de la cellule d’un détenu. Ô surprise, ils découvrent un sac contenant le parfait équipement pour tenter une évasion : trente mètres composés de plusieurs tissus noués entre eux et reliés à une serviette de bain, une paire de gants renforcés type gants de manutention, un grappin réalisé à l’aide d’un cintre ou encore un bâton affublé d’un crochet métallique qui aurait pu servir d’arme.
Le détenu, âgé de 56 ans, incarcéré à la maison centrale de Poissy depuis septembre dernier, a été interpellé et aussitôt transféré dans un autre centre de détention. « Le parquet a été saisi de l’affaire », indique la direction interrégionale des services pénitentiaires de Paris Île-de-France. L’individu, bien connu de l’administration pénitentiaire, est un condamné à la prison à perpétuité pour des faits de grand banditisme.
La CGT Pénitentiaire précise, par ailleurs, qu’il n’en est pas à son coup d’essai. « C’est le roi de la belle. Il avait participé à une première tentative d’évasion en 1992 à la maison centrale de Clairvaux (Aube) (aujourd’hui fermée, NDLR). »
Le 11 septembre 1992, deux détenus avaient pris en otage un surveillant dans le but de s’évader. Sept autres détenus avaient alors rejoint le mouvement. Des échanges de coups de feu provoquent la mort d’un surveillant et d’un des détenus. Les évadés avaient finalement été recapturés, le dernier en 1995. Le décès de leur collègue avait entraîné un important mouvement de grève dans les prisons de France.
« Mettez-nous en sécurité »
La colère n’est peut-être pas la même cette fois-ci, néanmoins, les trois syndicats de surveillants (CGT qui est majoritaire à la maison centrale de Poissy, FO et Ufap – Unsa) réclament davantage de sécurité. « Une maison centrale a une vocation sécuritaire, martèle Ambroise Koubi, secrétaire régional de la CGT pénitentiaire Île-de-France qui considère que la maison centrale de Poissy est « une passoire ». ll poursuit : « Nous avons évité le pire ! Cela aurait pu très mal se terminer ! Mettez-nous en sécurité ! »
Les trois syndicats réclament la remise en fonctionnement des miradors. « Ils ne sont pas tous vétustes, on peut en rouvrir un ou deux, estime Ambroise Koubi. Les miradors sont faits pour éviter les intrusions mais aussi les évasions. »
Les syndicats demandent également le maintien de l’effectif initial des services de nuit. « Ils ont été réduits à six au lieu de quatorze », précise Ambroise Koubi.
Se pose, à nouveau, la question de la rénovation de la maison centrale de Poissy. Pour mémoire, l’État s’est engagé à financer la modernisation de l’établissement pisciacais à hauteur de 60 M €. Le maire de Poissy, Karl Olive, réclame, de son côté, la construction d’une nouvelle prison en dehors du centre-ville.
Nous disons aux politiques : vos débats ne nous intéressent pas, conclut Ambroise Koubi. Ce qu’on veut c’est pouvoir travailler en sécurité. On veut que Poissy puisse devenir une prison du XXIe siècle à l’image de la nouvelle prison de la Santé à Paris. »
August 28, 2020 at 11:29PM
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